Nous avons reçu des informations selon lesquelles le blogueur syrien Hussein Ghrer a entamé une grève de la faim pour protester contre la poursuite de son incarcération, ayant passé 143 jours en prison à la date de la présente déclaration.
Ghrer a été arrêté le 16 février
2012 dans une rafle par les Services de renseignement de l'Armée de l'air – branche de Mazzah - qui a visé les bureaux du Centre
syrien pour les médias et la liberté d'expression (CSMLE) à Damas. Il s'agit de
la deuxième arrestation de Ghrer qui avait été arrêté une première fois le 24
octobre 2011 et remis en liberté sous caution le 1er décembre 2012. Il est
encore en procès.
Les Services de renseignement de l'Armée de
l'air avait confisqué les ordinateurs et arrêté la totalité du personnel du
CSMLE ainsi que les visiteurs qui s'y trouvaient. Huit collaborateurs ont été remis en
liberté mais restent sous le coup d'un procès au Tribunal militaire pour «
distribution de publications interdites ». Les cinq membres restants sont
encore détenus. Il s'agit de Mazen Darwish, Directeur du CSMLE et de quatre
autres personnes : Hussein Ghrer, Abel Rahman Hamada, Hani Zetani et Mansour
Al-Omari.
Nous avons appris que Hamada, Zetani et Al-Omari
ont été transférés des locaux des Services de renseignement de l'Armée de l'air
– branche de Mazzah – vers un centre de détention appartenant à la 4ème
division de l'Armée syrienne. Nos sources ont également indiqué que Mazen
Darwish a été transféré de sa cellule au sein de la branche de Mazzah, mais on
ne sait pas s'il a été remis à une autre branche ou son transfert est resté au
sein de la même branche.
Quant au blogueur syrien Hussein Ghrer, il a été
transféré seul de la branche de Mazzah vers les locaux des Services de
renseignement de l'Armée de l'air situés Place Tahrir à Damas où il a entamé
une grève de la faim en guise de protestation contre la poursuite de sa
détention.
Ghrer est un blogueur syrien bien connu, en
particulier pour sa participation remarquée aux débats dans la blogosphère
syrienne autour des affaires publiques. Il a également participé à des
campagnes de solidarité avec la Palestine et le Golan occupés. Âgé de 33 ans,
Ghrer est un ingénieur diplômé de la Faculté d'informatique à Damas. Marié, il
a deux enfants, Ward et Zain.
Nous sommes fortement inquiets pour Ghrer qui
souffre d'hypertension artérielle et de prolapsus de la valve mitrale. Nous
craignons une détérioration de son état de santé dans les cellules de détention
syriennes, connues pour leur mauvaises conditions environnementales,
psychologiques et physiques. L'environnement des centres de détention et leur
sous-équipement médical pourraient constituer une menace directe contre la vie
de Hussein Ghrer.
Nous, blogueuses et blogueurs syriens, exigeons
la libération immédiate et inconditionnelle de notre collègue en détention,
blogueur et ami Hussein Ghrer, en prenant en compte, en particulier, le fait
que quatre mois se sont écoulés sans qu'aucun chef d'accusation ne lui soit
porté. Sa détention de quatre mois sans accusation dépasse de loin la durée
limite légale de détention sans être déféré au tribunal, fixée à 60 jours selon
le droit syrien.
Nous appelons également à la libération des
collègues de Ghrer du Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression
et de tous les prisonniers détenus dans les centre de sécurités et les prisons
militaires et civiles, en particulier les prisonniers dont la période de
détention a dépassé la durée de soixante jours. Nous condamnons toutes les
formes de torture pratiquées par les shabbiha et les agents de sécurité du
régime contre les détenus dans les geôles syriennes.
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